Vendredi 17 avril 2020 à 11:58

Je n'arrive pas à écrire sur toi. Comme quand on parle désormais, plus je cherche mes mots plus ma tête semble se vider, et tout ce qui faisait sens devient inintelligible. J'ai l'impression qu'on a encore quelques trucs à se dire mais je ne sais pas vraiment quoi, et toi t'es passée à autre chose alors j'veux pas forcer, tant pis.

Je vais plutôt poser ici un rêve que j'ai fait cette nuit, pour m'en souvenir, même si là j'ai plutôt l'impression que je vais avoir du mal à l'oublier.

J'ai rêvé que je faisais une sorte de discours, je ne sais plus pourquoi. Je cherchais mes mots, je bafouillais un peu, mais j'ai surmonté ma peur et fini de parler. Mon malaise se dissipe, et peu après je me retrouve à un repas de famille en petit comité, qui se passe plutôt bien. Et là mon père m'a sorti quelque chose comme "c'était quand même gênant ton discours"

Ce à quoi j'ai répondu : "Ben merci, grâce à toi je vais encore passer des années à fermer ma gueule plutôt que d'essayer de l'ouvrir parce que j'ai l'impression de gêner H24", je me suis levé de table, et suis sorti de la maison. Là j'ai réalisé que c'était la maison de mes grands-parents, et j'ai senti que mon père était comme enfermé dedans. Il a envie d'en sortir ( = il a envie de commencer ses phrases par "c'était bien ce que tu as fait, mais tu pourrai améliorer" ) mais il ne peut tout simplement pas. Emmuré dans son éducation et ses expériences de vies.

Et je suis comme lui, dans une moindre mesure. Je n'ai pas eu de traumatisme comme lui, mais le sien était si fort qu'il s'est répercuté sur moi. Et je me retrouve complètement bloqué quand je dois parler de, ou même juste analyser, mes sentiments. Je crois que j'ai été plus sincère avec ce blog qu'avec personne dans ma vie. Des fois ça déborde, et je sors des trucs beaucoup trop personnel à des amis ou même à des inconnus, mais la majorité du temps j'accumule puis déverse le surplus ici. Bientôt 30 ans et le blog marche toujours mieux qu'un psy. (Ouais j'ai essayé le psy entre temps, mais son seul conseil c'était d'arrêter de fumer. C'est pas un mauvais conseil, mais je n'y allais pas vraiment pour ça. Il ne me lançais pas dans la bonne direction, et je sortais avec toujours l'impression de louper quelque chose, alors qu'ici je peux tout mettre à plat sans qu'on m'oriente)
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Je ne sais pas si tu me manques. Je sais que ça me manque de te manquer, et de te dire que tu me manques. Mais y'avait aussi des moments où je me sentais seul dans notre relation, et je crois que je me suis tellement convaincu de "elle va bien se rendre compte que je suis pas assez bien pour elle" qu'inconsciemment, j'ai tout fait pour te le montrer. C'est pour ça que je ne t'en veux pas. Tu t'en veux car tu crois que ça vient de toi, mais je t'ai quasiment poussée dans les bras d'un autre, à faire la gueule tout le temps et laisser notre couple dériver. 
Finalement je m'en veux d'avoir essayé pendant si longtemps, d'avoir eu juste assez de sursauts pour que tu restes avec moi encore un peu, parce que j'étais si bien avec toi. Mais j'avais oublié qu'il fallait déjà être bien avec soi-même avant de pouvoir rendre quelqu'un heureux. J'ai laissé mon bonheur dépendre de toi, et personne ne devrait porter ce genre de poids.
(J'ai réussi à écrire sur toi finalement, youpi)

Je ne me sens même plus dans une spirale. Tout est plat. RIen ne tombe, rien ne monte, tout est égal. Le seul truc qui me chauffait cette année c'était de voyager, mais lol (on est en Avril 2020, les frontières sont des murs et les avions ont les ailes trouées). Des fois je ne sais pas si je suis en train de jouer à la playstation ou de regarder le mur derrière.Des fois j'ai l'impression d'être une toute petite créature qui se débat dans le corps d'un grand con qui fait n'importe quoi, et que je ne peux pas contrôler.


Mercredi 9 janvier 2019 à 2:25

Y'a comme un pattern quand même, je note que je reviens écrire en hiver chaque année. Et comme je l'ai remarqué depuis longtemps, c'est souvent pour me soulager des mêmes choses. Très certainement ce que je n'arrive pas à dire à haute voix.
Je pense à tout ces amis que je me suis fait et que j'ai arrêté de voir très rapidement. En fait je pense régulièrement à eux, j'ai envie de les contacter, et cette impression de gêner revient me hanter. "Ils ne pensent pas à toi", "Ils t'en veulent de ne pas avoir gardé contact"... Faut savoir, c'est l'un ou l'autre?
Ou la troisième solution, que je pense à eux uniquement parce que j'aimerai qu'ils pensent à moi, pour être vivant dans les têtes (même si c'est cramé dans les fnacs)
Tout ça à cause d'une chronique à la radio sur les Doors qui m'a rappelé un ami fan du groupe que j'ai rencontré à mon premier jour de fac, puis que je n'ai plus vu les années d'après, simplement parce qu'on ne prenait pas deux minutes pour s'appeler.
Je ne suis pas un très bon ami. J'oublie quand quelqu'un me dit qu'il sera dans les parages à telle date. J'oublie quand j'essaie d'organiser quelque chose et miraculeusement pour une fois j'avais des intéressés. Certainement parce que les fois où je n'oublie pas, je ne pense qu'à ces plans fébrilement et ils tombent à l'eau. Je n'arrive pas à garder contact, notre proximité et omniprésence virtuelle nous éloigne sans cesse. Cela me rappelle toujours que lorsqu'on a déménagé dans la même ville que mes grands-parents, nous nous sommes vus beaucoup moins régulièrement. (Anecdote sans rapport mais illustrant mon propos.)

Ce fut un hiver bizarre, un Noël étrange sans Mr Jack. Je me demande si je ne fais pas une petite dépression, une vraie d'adulte. C'est le problème à être un grand, on ne peut plus compter sur ses amis pour aller voir son blog régulièrement pour voir si ça va, parce que plus personne ne tient de blog et règle ou fuit ses problèmes chacun de son côté.

Est-ce que je continue dans le thème "ce que je devrais dire à un psy plutôt qu'à un blog que personne ne lit?" J'ai quelques autres trucs qui me travaillent; le plus gros c'est ce qui me fout down depuis que j'ai 14 ans, et qui ne fait qu'empirer puisque je n'ai toujours pas travaillé sur le sujet (c'est marrant j'ai déjà utilisé deux fois le terme dans ce début de phrase): je ne sais pas quoi faire de ma vie (TRAVAIL). J'ai fait des études de bio dans l'espoir de ne pas finir dans un bureau, mais je n'ai pas assez bien travaillé mon portfolio de contact ni mon cursus scolaire pour pouvoir y échapper, et me voici dans un bureau comme développeur, alors que je n'ai jamais été passionné de programmation. Je suis donc dans un domaine où je n'ai pas la motivation de devenir meilleur et je plafonne depuis un moment. Je me lève sans autre enthousiasme que d'avoir une paie à la fin du mois et un week-end à la fin de la semaine, ce que je m'étais juré d'éviter toute ma vie. Et comme un bon mouton, après avoir goûté au confort d'un salaire pourtant pas très élevé, je suis paralysé de trouille à l'idée de quitter ce taf pour essayer de faire quelque chose qui me plaît, comme de la musique, de la radio, du théâtre, bref de l'art. Je ne prends de toute façon pas le temps d'explorer ces passions et ne sais donc même pas si celles ci ne finiraient pas par me lasser, comme la majorité des choses que j'entreprends. J'ai l'impression d'être condamné à ne faire que débuter dans différents domaines toute ma vie, et me retrouver incapable d'avoir de vraies compétences dans aucun.
Je n'ai pas non plus envie d'apporter inconfort et instabilité au rayon de soleil qui partage ma vie, parce qu'on n'exclue pas de devenir une famille dans un avenir flou, mais là aussi nous avons l'impression de devoir vivre encore tellement de choses avant de pouvoir se poser. Donc on transite entre plusieurs rêves et projets sans jamais réussir à se décider clairement pour quelque chose. D'un autre côté, je n'ai pas l'impression d'être un modèle de stabilité, surtout dans ce job et en ce moment.

Alors quoi? Je retourne le problème dans ma tête jour et nuit et dès que je trouve un semblant de solution, la peur et la paresse me la rende inaccessible. Je ne suis peut-être qu'un putain de entitled millenial qui attends que la solution lui tombe dessus enroulée dans du bacon. Mais je n'ai déjà pas la force de diriger ma vie, alors trancher des décisions pour notre couple me semble hors de portée. Je sais que ce n'est qu'une question de volonté et d'engagement, mais ce monde est si absurde et changeant que je n'y vois pas de place. Je sais que ce n'est qu'une farce, je vois mes amis désabusés qui ne veulent pas se faire niquer et qui n'ont donc d'autres choix (à leurs yeux) que de niquer des gens pour s'en sortir. Ce que je fais aussi d'une certaine manière; niquer des gens pour moi ça peut vouloir dire quelque chose d'aussi simple que d'être dans une grande entreprise. Je n'ai pas envie de faire partie de ces faux-semblants, de cet endroit étrange où celui qui produit vraiment voit ses compétences vendues par un attirail de managers, de RH et de commerciaux qui gagnerons toujours plus que lui alors qu'ils ne créent rien.
Mais je n'ai pas non plus envie d'être de ceux qui se privent, et je constate que les solutions médianes entre ces deux extrêmes s'estompent. La "classe moyenne" n'existe plus, il faut être pauvre ou riche, et ni l'un ni l'autre ne m'attirent.

Je vais conclure par cette phrase qui devait être un début de chanson et qui, comme presque toutes mes créations, est restée inachevée:

If you wanna make millions, you're what's wrong with this world

Jeudi 12 mai 2016 à 0:17

J'ai téléchargé le dernier Radiohead hier. A Heart-Shaped Moon, de mémoire, c'est tout frais. J'ai installé VLC sur l'ordi du taf pour pouvoir l'écouter direct en FLAC. J'ai pu écouter environ les cinq premières à la pause de midi, après avoir mangé mon omelette patate raclette échalottes comté, et après avoir déconné avec les autres sur la slackline.

Et wow, thanks dudes, encore une claque. Magique, hors du temps, relaxing.

De retour dans ma chambre après le taf, j'ai directement branché mon baladeur numérique, soyont génériques, pour importer le-dit album, ainsi que Restriction, le dernier d'Archive (Avec le dernier Gramatik, Weezer et Stand High Patrol) après avoir discuté de festivals avec le fils de la femme qui me loue une chambre, et qui foire son bac pour passer tout les soirs en teuf (RPZ la PLS maggle).

Après un réveil à ne pas vouloir me lever, me lever sans vouloir me doucher, me doucher sans vouloir m'habiller et m'habiller sans vouloir partir, je suis parti prendre le bus en écoutant le reste de l'album. Debout dans le bus blindé, les yeux fermés derrière mes fausses Ray-Ban en cul-de-bouteille. Puis debout dans un tram quasiment vide, les yeux toujours fermés derrière mes fausses Ray-Ban en cul-de-bouteille.

Et wow... Mais plus j'approchais de la fin de l'album, voyant les titres défiler dangereusement vite (11 pistes tout de même), plus j'attendais autre chose. C'est beau, c'est mélancolique, du pur Radiohead. Mais une chappe est présente sur toute l'album, que le groupe n'arrive pas à percer. Essayer la cymbale qui claque, des guitares qui gueulent, défoulez-vous, extériosirez les gars, au lieu de juste nous montrer. J'aurai aimé une touche explosive à la fin, pour se débarasser de la mélancolie, avec une bonne destruction, du vide dynamique ou au pire de l'optimisme. Mais non, on arrive à la fin de l'album, j'ai encore passé un moment incroyable en voyageant avec eux, et pourtant j'ai un sentiment d'inachevé quelque part.

Sur le chemin du retour, je rentre du centre ville sans prendre le bus pour marcher un peu, et me découvrir le dernier Archive.Et au bout de quelques chansons, un reflexion me vient : "Archive fait du meilleur Radiohead que Radiohead". Ce qui m'a fait penser au "unpopular opinion pengouin" meme, ce qui m'a fait sourire, même si je n'étais pas tout à fait d'accord avec moi-même. Archive gardent bien sûr leur style, plus abouti que jamais oserais-je dire. Sur le chemin pour faire quelques courses, Half Built Houses m'a chopé à la gueule. J'ai eu des sanglots, et contenu mes larmes. Ce n'était pas que la musique, mais tout ce qu'elle réveillait, au fond de moi. Même sans comprendre et analyser les paroles, la puissance de la voix m'a permis de faire sortir tout ces choses que Radiohead a érodées, triturées, bougées sans remettre à leur place. J'ai pensé à ma position, aux gens que je connais, que j'ai rencontré, à la proportion qu'ils connaissent de moi et que je connais d'eux, à ma personnalité différente en fonction de mon interlocuteur, des autres personnes dans la pièce, du cadre (l'école le travail la teuf le labo les magasins....), de mon humeur, de la langue que je parle... Et j'ai pensé à toi, encore. Pas vraiment à ce que tu pourrais faire à l'instant présent, comme il m'arrive parfois, mais de notre histoire. En pensant bien sûr à beaucoup d'autres choses de mon passé, en me demandant ce que "de mon passé" veux bien dire au final. Et j'ai bloqué devant le rayon yahourt, sur les nesquik que tu achetais. J'ai craqué et en ai acheté. J'ai pu fourrer toutes mes courses dans mon sac à dos, à part ces yahourt que j'ai du me trimballer à la main de peur qu'ils pètent dans le sac blindé.

Après avoir cuisiné et dégusté ma ratatouille lardons pates chinoises cacahuète en écoutant/chantant/tapotant le beat avec la cuillère en bois/jouant au air guitar l'album Queens Of The Stone Age que le shuffle m'a gracieusement offert en me rinçant de deux verres de vin, j'ai ouvert un des yahourts et je m'attendais à une de ces visions vivides du passé que j'ai parfois, où je peux voir un instant t d'une soirée, d'un moment, d'un endroit, comme ton salon avec vue sur la gare derrière le petit balcon, les bambous peints sur le mur, le frigo qui fait du bruit, le clic-clac, l'étagère à DVD pleines d'objets hétéroclites originaux. Mais elle n'a pas été beaucoup plus forte que d'habitude. ça m'a fait penser à ce dernier week-end chez mes parents, où j'ai rouvert la boîte de converse qui contient encore un tas de stuff que tu m'a offert ou envoyé parce que je cherchai un coupe-cigare. Cela faisait un moment que cette boîte n'a pas été ouverte, et j'ai du mal à ne pas devenir sentimental en la manipulant. J'ai eu la pulsion de saisir ton lipstick goût nesquik, qui me rappelle invariablement tes lèvres. Mais j'ai presque eu peur de l'ouvrir, et l'ai reposé religieusement. Regardez-moi ça, ces connards d'hommes sans sentiments.

Ma vision des relations, des sentiments a été complètement changée, ou plutôt fondée car je n'en avais pas vraiment avant toi. Je plains ceux qui ont ramassé les morceaux de toi, moi en tout cas je n'ai pas laissé grand monde s'approcher.

Y'a un petit mois de cela, j'ai passé un samedi puis deux vendredi consécutifs, si je ne dis pas de conneries, à taper des très bonnes soirées avec mes potes. Durant l'une d'entre elles, je me suis eclipsé sur le balcon pendant que tout le monde commencait à percher. Assis sur une chaise, seul, je me suis mi à la place de tout ces types mal dans leur peau qui s'excluent pour voir qui viendra les chercher. Je me suis dit que si quelqu'un venait les chercher, c'est que ce quelqu'un s'inquiétait pour eux. Et je sentais bien que personne ne viendrai me voir, et je m'en foutais je kiffais mon moment à gamberger tout seul, à un mur près d'un noyau d'activité nourri par un groupe de personnes avides de... Beaucoup de choses. Je ne voulais pas particulièrement que l'on vienne me chercher, et j'ai capté que c'est pour ça que personne ne viendrai. Et ça m'a insufflé un certain orgueil, de me dire qu'on ne s'inquiète pas pour moi parce que je dois avoir l'air de gérer suffisamment pour que personne ne se sente pousser un instinct de Mère Teresa en me voyant, et ne dédie un moment de sa soirée à penser que j'ai besoin de lui pour m'en sortir. Je ne suis pas ce fragile qui s'isole des soirées pour qu'on vienne le chercher en le suppliant de dire ce qu'il ne vas pas, tout ça pour avoir un peu d'attention, non, quand je m'isole deux minutes le groupe ne s'affole pas car je sais ce que je fais, si je veux parler ou me plaindre je n'ai pas besoin de stupides jeux, et les gens qui me cernent l'ont vite vu.
Durant ce petit moment, tout seul sur le balcon, j'ai soudain eu un flash, instantané et intemporel de toutes ces fois où je me suis retrouvé seul, autour d'un feu de camp. Prédominait cette soirée au belvédère où tout le monde est parti relativement tôt, et j'ai attendu mon frangin qui arrivait tard. Mais il y en avait des autres, une flopée de feux de camp et quelques autres fois où je m'exilais pour un petit moment du tumulte, le temps de digérer ma vie. Avec cette odeur de bois vert et de terre brulée. Encore une fois, j'ai eu la gorge serrée, sans vraie envie de pleurer, mais en pensant à ce moi du "passé", "innocent" d'une certaine manière, amoureux puis en chagrin d'amour, profitant de ses potes puis les quittant, se faisant de nouvelles connexions avec qui le fait de ne pas avoir passé la puberté fait douter d'être sur la même longueur d'onde (car l'amité/la confiance/l'attachement ne se font qu'avec l'apparition d'un sentiment d'appartenance commun, pour moi plutôt basé sur: les valeurs, les goûts artistiques, la capacité à s'ouvrir à moi et me vanner sans être gêné; pour les choses que je peux analyser sur moi en étant moi, donc pas très objectif et aveugle à beaucoup de ficelles).

Il y a aussi ce moment où tout le monde dans la soirée à été pris d'une grosse perche collective-probablement parce que la moitié des participant étaient sous dissociatif-et où même les gens sobres se mettaient à déambuler dans l'appart en (se) demandant "Meeeeeeeec c'est quoi cette soirée?!"  (cette exacte phrase a été prononcée par environ tout le monde ce soir là, alterné par "Qu'est ce qu'il se paaaaaasse mon gaaaars?!")
Nous avons touché du doigt, tous ensemble cette fois, une conscience collective, un niveau de conscience supérieur. ça sonne hippie comme ça, mais une team de chercheurs vient de prouver que des protistes, cellules considérées comme ancêtres de toutes forme de vie sur Terre, exposaient certains comportement d'habitudes et d'adaptation, manifestant d'un certain niveau de conscience. Poussé jusqu'au bout, on pourrait philosopher sur une certaine conscience des virus, de l'ADN, voir de toutes molécules, atomes, particules. La conscience en elle-même est soumise à la sélection naturelle et à l'évolution. Un insecte ne peux pas imaginer ce qu'est la conscience d'un mammifère. Et nous sommes considéré le top de la conscience, parce qu'on fait des jolis agenda et des bouts de papiers verts avec des arbres, et qu'on modifie profondément tout animal ou plante vivant avec nous (sous notre influence grandissante. Allez voir à quoi ressemblaient avant l'agriculture les plantes et animaux que l'on consomme maintenant. Ou comparez un chihuahua et un loup). Mais nous ne sommes pas un produit achevé et ne pourront jamais l'être. La vie, l'évolution suivent inexorablement leurs cours, non pas à la recherche du parfait mais modelés par le hasard des statistiques (ouh l'oxymore qui va me mettre les statisticiens à dos). Il n'est pas exclut que l'accès à l'information que nous développons actuellement et, comme tout le monde s'accorde à dire: "putain de vite", ne nous ouvre à une conscience plus évoluée que la celle que nous avons actuellement, qui nous poussait tout de même y'a pas si longtemps à considérer comme non-humain tout homo sapiens légèrement différent de soi et ses proches, en dépit de tout bon fonctionnement des neurones miroir.

Peut-être que l'on se réveillera un jour, conscient des gens dans les pièces autour de nous, percevant les émotions d'une façon aussi poignante qu'une odeur peut envahir l'air, ressentant les besoins et désirs de toute personne nous entourant, et la vie à laquelle ces personnes tendent. Peut-être percevrons nous les conséquences de nos actes, les cascades d'actions et les évènements découlant de nos choix aussi clairement que nous regardons les feuilles d'un arbre s'agiter dans le vent. A ce moment là alors, si l'on considère que ce niveau de conscience est global et débouche donc sur l'obtention d'une empathie "pure", la souffrance ressentie par tant de monde deviendra insoutenable pour les autres, et nous pourront nous mettre à travailler tous ensemble pour une société plus stable, capable d'offrir à tous suffisamment de ressources. Mais pour ça il va d'abord falloir vaincre les habitudes de chacun, les traditions ridicules imposées par les moeurs, aller à l'encontre de "l'éducation miroir", mot que je viens d'inventer pour désigner ces parents élevant leurs enfants comme un prolongement d'eux-même, soumis aux même limites, alors que chaque vie est nouvelle, de part sa combinaison génétique, environnement de croissance et développement, etc. Nous ne faisons qu'apporter la vie à de la matière inerte, nos enfants ne sont pas nous et nous ne devons pas nous projeter sur eux Nous avons bien assez de savoir pour éduquer tout à chacun sans aucune contrainte, nous n'avons plus besoin de mystères pour expliquer quoique ce soit, nous avons presque toutes les réponses disponibles à notre échelle.

J'ai ressenti ce que je viens de décrire dans ces deux paragraphes alors que j'étais couché sur le lit d'un pote pendant la même soirée que celle du balcon (ou une semaine avant. Ou une semaine après.), et je gambergeais là dessus pendant qu'un pote faisait le tour de l'appartement pour voir ce que tout le monde faisait en même temps.Il venait à intervalle régulier me dire "qu'est ce qu'il se paaaasse?!" et poser ses deux mains sur ma poitrine, juste le temps d'établir un rapide contact dans un mouvement dont je ne saurai dire qui de nous deux l'initiait. Il était clair que seulement ses bras à lui bougeait, mais je savais le mouvement qu'ils allaient faire, et avait l'impression poignante que si je ne voulais pas ce contact, il se serait stoppé net (ce que je crois encore maintenant. J'ai pu développer une forte connexion avec beaucoup de monde ce soir, et contrairement aux "connexions" crées sous ecstasy, celles-ci avaient un côté bilatéral saisissant. Je mettais des mots sur les pensées et sentiments des gens pour eux, leur tendait des objets dont ils avaient besoin sans le savoir encore. Les neurones miroir à plein régime je vous dit)

Hier j'ai téléchargé le dernier Radiohead. J'ai pensé à toi et j'en ai profité pour écrire et essayer de poser ce qui me trottait dans la tête depuis un petit moment. Ma flemme a pris l'habitude de prendre le pas sur toutes mes pulsions d'écriture, et j'ai dû utiliser ton souvenir pour catalyser tout ça, j'en suis pas vraiment fier. J'ai eu l'impression d'écrire beaucoup de choses que j'ai déjà écrites, mais c'est parce que tout ça n'est qu'un seul sentiment continu. Tout ce que j'écris fait partie de la même pelote, j'essaie de démêler et de décrire ce que je vois, mais je ne peux jamais être sûr que je regarde deux fils collés entre eux plutôt qu'un seul.

Le dernier Weezer n'est pas mal non plus.


Mardi 1er mars 2016 à 1:20

Je pense à la drogue tout le temps. Comprenons-nous, je n'en prends pas des masses. Je n'ai même rien pris à part quelques bières et verres de vins depuis un mois grosso merdo. Les mauvaises langues diront que c'est parce que je suis chez mes parents, et que je ne vois personne. Certes. N'empêche qu'au-delà de l'aspect social, je n'ai du coup pas vraiment d'addictions. Mais je n'arrive pas à m'empêcher de penser à ces déformations de la trame de la réalité, à ce que pourrait être ces "dimensions" que nos sens ne peuvent percevoir. Ce n'est pas vraiment de la drogue que je veux parler ici, mais d'un état d'esprit, de certaines connections neuronales qui changent les lois de la physique dans ton cerveau, un état que la drogue peut aider à atteindre mais tellement dur et inutile à décrire que je vais m'arrêter là.
J'ai été déçu par la cocaïne, qui n'est au final qu'une "super caféïne". J'ai pris pas mal de MD en soirées, pendant des fêtes, des festivals. J'ai parlé à des inconnus comme s'ils connaissaient toute ma vie. Et ce moment particulier, où tu sens que tu n'es plus dans ton "état normal". Que ta balance chimique est perturbée au point que tu sens ta poitrine se gonfler comme un ballon de baudruche, te mets à respirer fort et attrape l'épaule de ton pote et lui murmure doucement "OHPUTAINCAMONTETUSENS?" J'ai pris du speed, qui fait à peu près pareil, et tout un tas de molécules molécules qu'on appelle par leur nomenclature internationale: 3MMC, 4MMC, des dérivés de la cathinone produite par un arbuste dont les feuilles sont ruminées par les humains des régions où ils poussent. Ils consomment probablement ça comme on boit un café; quand on a un petit coup de pouce, sur le mou. Ou peut-être y a-t-il un quelconque usage chamanique. Ou alors ils font comme nous: ils dansent toute la nuit et ont de longues discussions où chacun ne fait que parler de lui sans écouter les propos des autres, mais sans les spots multicolores ou la playlist Youtube... Il y a aussi le 5MAPB avec son effet "vitesse de croisière", le LSD qu'il faudra que je regoûte pour me faire une opinion, les champignons que j'ai déjà bien gouté mais qui ne font jamais de mal à se remettre un coup, la 2CB... Oh putain la 2CB... Une nuit à zigzaguer dans Amsterdam, à suivre aveuglément mon corps qui s'en sortait très bien tout seul, pendant que mon esprit était à la recherche de cette dimension manquante, de ce moment t=0 où tout tes influx électriques sont virtuellement stoppés, dissolvant cette image de soi, d'unité, de "conscience" dans... Dans l'univers au final, pour finir couché dans une chambre d'hôtel, à contempler, les yeux fermés, une sphère brillante et multicolore se contenir elle même, pendant que je ressentais mon estomac en haut de l'armoire, et mes membres au quatre coins de l'Europe. Tout ces paras retrouvés dans mon verres, ces pilules bégos, ces traces sniffées, et ces milliards de bédos fumés.

Tout ce que je veux c'est des amis, des vrais, avec qui exposer le fond de sa pensée sans devoir le modeler pour qu'il devienne comestible. Mais ça devient impossible à trouver, et on finit par avoir le sentiment que tout est dit. On est foutus de toute façon, alors que dire à part des blagues vaseuses? Je dois avoir une bonne gueule, je peux compter sur les doigts d'une seule main les fois où j'ai acheté des prods synthétiques. J'ai toujours ce/cette pote qui veut me rincer, je devais être gourou dans une autre vie. J'ai même été rincé par un disque d'or, sans déconner.

Tout ça pour en venir au point: J'ai un peu envie de me mettre la tête à l'envers. C'est rigolo d'écrire tout ça ici, ça faisait un moment tiens, ça veut dire que je redéprime si je viens écrire? Je sais plus où j'ai vu "la dépression c'est pas être triste tout le temps, c'est plutôt l'équivalent, en terme de sensations, de regarder de la peinture sécher". Oh écoutez moi ça, comme si je faisais une dépression. Rien que le fait d'écrire ça est une insulte à tout les dépressifs. Non, je suis pas dépressif, je suis pas maniaque, je suis pas schyzo, j'ai pas le cancer, enfin je crois pas, j'ai rien, je suis normal, je suis rien, en "bonne santé", pas d'inquiétudes, et merde je suis encore en train de perdre le fil mais c'est pas grave de toute façon, c'est qu'une longue phrase plein de virgules qui perd son sens peu à peu, et si vous avez l'impression qu'il n'y a rien à comprendre c'est parce que c'est le caaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

Dimanche 27 avril 2014 à 8:00

 Eh cowblog, n'efface pas cette partie de ma vie! Je sais que je venais écrire ici quand c'y était pas très joyeux, mais ça fait partie de moi. Les pics négatifs de la sinusoïde ne sont pas à négliger. C'est en ramant qu'on avance. C'est dans un certain malheur qu'on peut réflechir clairement sur ces trucs pas très clairs. Parce que quand on est heureux, y'a rien à réflechir. Quand on est heureux y'a juste à se laisser aller. Si y'a un truc que je regrette... Nan, je ne regrette même pas de l'avoir rencontrée durant cette période de la vie difficile pour tout le monde. Cela ne se serait pas passé aussi bien sans elle. J'aurai pu m'amuser aussi, mais bien sûr je ne saurai jamais à quel point. Ce doit être ça qui m'a amener à aimer autant, aussi vite. Pour ça qu'on compare l'amour à la drogue. L'évasion du quotidien, que je n'ai jamais particulièrement recherché dans la drogue, je la trouvais dans l'amour.

Je suis tombé sur cette chanson de Eels. Beginners Luck. C'était exactement ça. Je ne sais pas si "on était fait l'un pour l'autre". Je ne pense même pas qu'on puisse "être fait" pour un autre chordé mammifère gnathostome. Mais on a eu la chance du débutant. Bon dieu ce que tu pouvais m'exaspérer parfois, pour pas grand chose en plus. Mais je serrai les dents, parce que la méchanceté ne sert à rien, et parce que je ne savais même pas pourquoi je me sentai énervé, à l'intérieur. J'essayai de n'être abrasif qu'avec moi même, et j'ai plutôt bien réussi. Je réussi plutôt bien maintenant encore, et je pense pouvoir continuer, c'est pas tant un grand effort que ça, quand on a un minimum d'empathie.

Toutes ces questions qu'on se pose, tard la nuit, à se filer des migraines, sur l'Unité, le Fonctionnement, (la Vie, l'Univers et le Reste) sont bien plus grandes que nous, bien sûr qu'elles le sont. Y réflechir de temps en temps avec de la compagnie reste distrayant, mais j'ai souvent eu l'impression que ça m'amenait au bord d'un gouffre, et que si j'essayai d'en regarder le fond je ne pourrai jamais remonter. Je continue à tourner autour, mais je n'ai plus cette attraction morbide, plus qu'une "simple" curiosité.

Merci de m'avoir forcé à réécrire quelque chose ici. On Vit, on Avance, on Fait des Trucs. Le passé est fixé, faut vivre avec ses erreurs, et se répéter ce genre de banalités ne fait pas de mal. 

Et quand le présent est à la fois le passé et le futur, que l'écho de chacune de nos respirations se réverbère à l'infini dans l'Existence, eh bien... La physique c'est vraiment un truc de cons.

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